Parcours d’une herboriste et histoire d’un livre…
J’ai toujours cultivé un certain intérêt pour les thérapies dites alternatives, quelles qu’elles soient : homéopathie, aromathérapie, shiatsu, etc. ont accompagné mon parcours personnel en matière de santé. On désigne parfois ces thérapies par les termes réducteurs de « médecines douces ». Chez moi, leur attrait n’a cessé de grandir à mesure que je remarquais leur efficacité et leur innocuité sur moi-même et sur mon entourage direct.
Quand j’étais enfant, ma grand-mère me donnait du charbon activé pour résorber mes maux de ventre et de l’eau de fleur d’oranger pour m’aider à m’endormir. Ces doux souvenirs ont probablement été les prémices de mon attrait pour les traitements naturels. Au cours de mes premiers grands voyages (je suis anthropologue de formation), j’ai été rapidement exposée à une palette de pathologies inhabituelles et plutôt virulentes pour l’Occidentale que je suis, dont l’immunité n’a pas été mise assez à l’épreuve pour faire face à de nouveaux environnements. Mes premiers terrains d’étude, en Inde, au Tibet et en Chine, m’ont familiarisée avec les pratiques médicales locales et, parfois sans même avoir le choix, je m’en suis remise aux médecines traditionnelles tibétaine, chinoise et ayurvédique.
Au fil de mes missions et expatriations, qui ont perduré plusieurs années grâce à mon métier dans l’humanitaire, j’ai continué à expérimenter puis apprivoiser les médecines ancestrales, locales, alternatives et non-conventionnelles des pays dans lesquels je vivais ou séjournais. Le fait de travailler parfois pour des organisations médicales m’a aussi permis d’observer de l’extérieur plusieurs approches, qui étaient souvent, en apparence, diamétralement opposées : l’occidentale conventionnelle et la locale traditionnelle. Il est arrivé que les professionnel.le.s de santé qui me tenaient lieu de collègues soient très ouvert.e.s et démontrent une véritable estime pour les pratiques thérapeutiques traditionnelles, avec la volonté de respecter, dans leur travail, cette part importante de la culture qu’ils et elles côtoyaient chaque jour.
Les missions se sont enchainées, puis j’ai commencé à m’expatrier en famille. Comme nous étions confrontés aux classiques maladies tropicales qui sévissent en Asie, j’ai ressenti plus que jamais la nécessité de nous constituer une pharmacie de base que je pourrais utiliser de façon autonome en cas de besoin. De plus, renforcer l’immunité de chacun de nous devenait une priorité ; à cet effet, rien n’était plus adéquat que les thérapies naturelles ! Ces pharmacies de secours m’ont dépannée tant et plus, sans pour autant faire l’impasse sur la médecine conventionnelle.
Entre temps, pendant mes années passées à la Réunion (mon île d’adoption et de cœur), je suis allée à la rencontre informelle des « tisaniers », les herboristes de là-bas. Les plantes médicinales font partie du quotidien réunionnais, et la pratique de l’herboristerie y est toujours très vivace.
Lorsque nous avons décidé, ma famille et moi-même, d’émigrer au Québec, il devint évident que mon envie d’approfondir les connaissances dont je disposais, et d’en faire un vrai métier déterminerait ma nouvelle vie professionnelle. C’est alors que j’ai rencontré l’Académie Herb’Holiste, où j’ai fait toutes mes études d’herboristerie. Cette école est la seule au Québec à donner des cours en classe, et mon besoin d’interagir en direct, de questionner, de discuter, d’entendre mille anecdotes a donc été comblé.
Lorsque la directrice, Laurence, m’a proposé d’enseigner, c’est avec honneur que j’ai accepté. J’avais la tâche de rédiger un cours d’herboristerie familiale qui manquait au curriculum ; il devait être à cheval entre un cours grand public et une introduction aux diplômes professionnels.
Durant l’écriture du cours, avec, à la clé, la perspective d’enseigner, l’idée d’un livre se présenta grâce à ma rencontre avec Ecosociété, maison d’édition que j’admire tant pour son éthique et son engagement. Après réflexion et approbation de part et d’autre, le livre commença à se concrétiser. Il devait suivre le même concept que le cours. Je m’attelais alors à la tâche pendant tout un hiver pour en produire une première ébauche.
Aujourd’hui, ce livre rassemble toutes mes connaissances, que j’ai tenté de mettre en forme de la manière la plus didactique et la plus accessible possible. J’espère qu’il saura répondre à vos besoins en matière de santé familiale. Je souhaite qu’il vous accompagne régulièrement et en toute confiance dans votre quête de la santé, par la gestion de vos petits maux et par la mise en place d’une bonne hygiène de vie ; et plus encore, qu’il vous donne envie d’aller plus loin dans la connaissance des plantes médicinales…